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Google Street View doit-il me pixéliser ?

Alors que Google doit rendre anonymes les personnes représentées sur ses propres images, ce n'est pas le cas pour les images privées sur Google Street View.
Depuis 2009, Google fait prendre des photos de rues en Suisse. On y trouve également des personnes qui sont identifiables notamment par des objets tels que des maisons, des véhicules et leurs plaques d'immatriculation au sens de la loi sur la protection des données. Google anonymise les personnes de manière automatisée, avec une certaine marge d'erreur. Le Tribunal fédéral l'accepte dans son arrêt du 31 mai 2012, à condition que Google optimise en permanence l'anonymisation, offre une possibilité simple de s'y opposer et, dans le cas d'établissements sensibles tels que les écoles, les hôpitaux, les refuges pour femmes ou les prisons, anonymise non seulement les visages mais aussi d'autres caractéristiques identifiantes comme les vêtements.
Les directives du Tribunal fédéral ne s'appliquent toutefois qu'aux images prises par Google ou par des entreprises mandatées par Google. La jurisprudence ne s'applique pas aux prises de vue privées également disponibles sur Google Street View.
Google doit pixelliser les personnes
Pour les raisons les plus diverses, des tiers peuvent avoir un intérêt à l'identification des personnes représentées sur Google Street View. Comme l'écrit le Tribunal fédéral, le traitement électronique des données permet de stocker, de relier et de reproduire des informations personnelles dans n'importe quelle mesure, ce qui rend possible un profilage. En outre, des prises de vue compromettantes et donc portant atteinte à la personnalité sont possibles. A l'inverse, il existe également un intérêt public à ces prises de vue, par exemple en ce que Google Street View facilite la planification des voyages.
Le Tribunal fédéral exige l'anonymisation des images, mais accepte une marge d'erreur. Ceci dans la mesure où les personnes concernées peuvent demander la correction de manière simple, rapide et gratuite. Dès que Google réalise de nouvelles prises de vue, l'entreprise doit en outre le faire savoir dans les médias ainsi que la possibilité de s'y opposer. Enfin, Google ne peut prendre les photos qu'à une hauteur maximale de 2 mètres et donc d'un point de vue humain.
L'autorisation de Google Street View est limitée devant des installations sensibles
Devant les établissements sensibles tels que les écoles, les hôpitaux, les foyers pour femmes ou les prisons, il convient de flouter non seulement les visages, mais aussi des caractéristiques individualisantes supplémentaires comme les vêtements. Suite à la décision du Tribunal fédéral, Google a retiré ses propres prises de vue dans un rayon de 70 mètres autour de la limite des établissements sensibles.
Les images privées ne sont pas toujours pixélisées
Comme l'arrêt du Tribunal fédéral ne s'applique qu'aux images créées ou commandées par Google lui-même, des prises de vue non anonymes ainsi que des images d'établissements sensibles sont toujours disponibles sur Google Street View. Il s'agit ici d'images mises en ligne par des particuliers. L'utilisateur peut signaler d'éventuels contenus portant atteinte à la personnalité en cliquant sur le lien « Signaler un problème » en bas à droite de la photo.